L’asthme professionnel est l’une des maladies les plus fréquentes en pathologie professionnelle. On estime que 10 à 25 % des cas d’asthme de l’adulte peuvent être attribuables à l’activité professionnelle.

Recenser les caractéristiques épidémiologiques de l’asthme professionnel chez les patients ayant consulté pour avis diagnostic de l’imputabilité professionnelle de leur asthme et évaluer son retentissement sur l’aptitude médicale au travail.

Étude transversale rétrospective descriptive portant sur les patients ayant consulté pour suspicion d’un asthme professionnel au sein de la consultation de pathologie professionnelle de l’Institut de Santé et Sécurité au Travail de Tunis sur la période allant de janvier 2012 à décembre 2021.

La population étudiée incluait 54 patients ayant consulté pour le diagnostic de l’imputabilité de l’asthme à une origine professionnelle durant la période d’étude. La moyenne d’âge était de 42,5 ans. Sur les 54 patients, l’origine professionnelle a été retenue pour 35 patients. Les secteurs les plus pourvoyeurs d’asthme était le secteur automobile avec 34 % des asthmes professionnels, suivi par le secteur textile (23 %). La durée d’exposition moyenne était de 15 ans. Les agents les plus rapportés étaient les isocyanates organiques avec 26 % des asthmes professionnels, suivis par les poussières textiles végétales (14 %). Une épreuve d’éviction-réexposition au travail était revenue positive pour 28 % de la population étudiée. L’origine professionnelle était évoquée devant la positivité de la débitmétrie longitudinale pour 51 % des patients et celle de la spirométrie étagée pour 29 %. Trois patients ont eu un diagnostic confirmé par présomption légale d’origine. Tous les patients diagnostiqués atteints d’asthme professionnel ont eu un certificat médical initial constatant la maladie professionnelle et une éviction de l’exposition aux aérocontaminants.

Différents outils peuvent réconforter le diagnostic d’asthme professionnel notamment les épreuves fonctionnelles respiratoires réalistes effectuées sur les lieux du travail. L’éviction joue le rôle le plus important dans le traitement de la maladie mais la prévention doit être placée au premier plan.